jeudi 11 juillet 2013

Vernissage à la Galerie des Riaux (Toulon)

Le vernissage à la galerie des Riaux à eu lieu samedi dernier. L'affluence n'a pas été exceptionnelle, mais tout à fait normale pour une première exposition. L'important étant que tous les visiteurs ont été admiratifs de la peinture et du lieu, ainsi que très intéressés par le projet de l'association (un bon nombre s'étant déjà inscrit).
Je publie mon texte de présentation et quelques photos du lieu et de l'exposition.



Texte de présentation


Je remercie Thierry de m’avoir choisi pour la première exposition organisée par l’association. Je le remercie d’autant plus que l’ambition de l’association est de montrer les œuvres de Roger Van Rogger, ce qui tisse un lien implicite entre son œuvre et la mienne. Ce lien m’honore bien que je sache qu’il y a un monde entre l’importance de son œuvre et la mienne. Si je ne peux revendiquer une filiation avec Van Rogger, il est évident que son œuvre m’a construit ; j’ai su, à son contact que, non seulement la peinture n’était pas morte, mais qu’elle était, dans sa tradition, la seule à offrir un visage moderne à la création. Que toute création véritable devait conserver le lien avec les grandes œuvres passées, qu’il n’y a pas de rupture comme l’affirme « l’Art contemporain » mais un chemin tortueux à poursuivre. Que la seule ambition de l’Art n’est pas d’être un miroir social ni l’illustration d’idées, mais de saisir la Réalité. Ceci implique, que l’on fasse ou non une peinture figurative, un lien intime, constant, charnel avec le monde présent dans tous ses âges. Ce lien avec la Réalité est la source, la seule chose qui lie les œuvres de tous les temps entre elles.
Ma peinture est née de cette révélation, de cette obsession. Elle n’est pas l’écho du monde mais sa voix. Elle vient du point unique où le temps rencontre la Réalité. Elle naît là, dans cette source vibrante où tout est inchangé et fini dans cet infini atteint ; le temps est dans le puits et cesse de s’enfuir, seules demeurent la matière et la lumière du premier âge dans un air condensé. La couleur, énigme de l’œil, navigue entre fond et surface, pénètre les lacunes du cœur et s’efface. Elle n’est qu’un drap jeté sur le monde qui habille la Réalité. C’est un jeu de valeurs sans ordres, un alphabet d’aucune langue, un miroir sans teint.
Si je peints, c’est donc pour voir à travers la surface, pour sortir du dédale des sensations, pour tenir l’esprit du monde et voir la Réalité comme on concentre le suc d’une fleur pour en faire un parfum plus présent que la fleur elle-même. A l’étonnement du regard face au désordre de la nature, doit correspondre le mystère de la création ; attendre de soi ce qu’on ignore, accepter l’inconnu, la perte, le non sens, l’absence, pour que naisse dans la toile l’évidence.


Patrick GARNIER







































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